aDSL : différences entre les débits annoncés et ceux offerts

Posté le : 2 juillet 2013 par Fabrice Godeau Aucun commentaire

Dans une longue étude publiée en début de mois sur la qualité du haut débit fixe dans l'Union, la Commission européenne a pointé son doigt vers la France et ses annonces de débits. Il faut dire que la différence entre ce qui est annoncé et ce qui est offert est la plus importante de toute l'Europe.

Des différences marketing importantes

Profitez de débits jusqu'à 20 Mb/s, 24 Mb/s voire 28 Mb/s en ADSL. Et bien plus encore en VDSL ou en fibre. Tout le monde connait ces annonces de la part des FAI. Et tout le monde sait en France qu'il est bien rare d'atteindre pareils débits, à moins d'être parfaitement situé. Si bien sûr l'intégralité des pays dans le monde annonce des débits maximums rarement atteints à la perfection, et si l'ADSL est une technologie plus propice aux variations que le câble ou la fibre, il n'empêche que la France arrive bonne dernière, même si l'on s'intéresse uniquement à l'ADSL.

 

Comme le montre le graphique ci-dessus, la plupart des Français disposent de 40,4 % des débits maximums annoncés pour ceux exploitant l'ADSL. Un taux bien loin de la moyenne européenne (60,3 %), sachant que plusieurs pays dépassent les 90 %, la Slovaquie arrivant en tête avec 97,1 % des débits promis. Bien entendu, ces données peuvent être faussées par plusieurs critères. Tout d'abord, en France, les FAI affichent généralement les débits dits ATM, c'est-à-dire ceux constatés au niveau du DSLAM, soit un débit impossible à atteindre pour un abonné. Enfin, les autres peuvent tout à fait être plus mesurés dans leurs annonces, quitte même à sous-estimer le débit maximal possible, voire à brider les débits ADSL afin qu'ils correspondent aux débits annoncés.

 

L'étude explique d'ailleurs qu'en France et au Royaume-Uni, les deux pires pays dans ce classement, une seule vitesse est généralement fournie par les opérateurs. Les clients savent donc que sauf exception, ils n'auront qu'une fraction de la vitesse annoncée, et les FAI français et britanniques n'hésitent pas à vendre leur forfait, même si les débits sont vraiment en deçà des débits annoncés. A contrario, dans les autres pays, les FAI proposent plusieurs offres (et donc plusieurs débits) et ils ne vendent pas les forfaits s'ils ne sont pas capables d'atteindre les débits promis. Une clarté qui devrait inspirer les FAI français, même s'il faut noter que depuis peu, Free propose à ses clients une carte permettant de connaître selon son lieu d'habitation à quels débits ADSL il faut s'attendre.

L'upload bien meilleur élève

Bonne nouvelle toutefois, si en matière de débits de téléchargement offerts par rapport à ceux annoncés, la France est un cancre, du côté de l'upload, l'Hexagone atteint un taux de 87,8 % en ADSL, contre 84,6 % pour la moyenne européenne. Le Royaume-Uni, avec un taux de 67,7 %, ferme la marche, tandis que la Slovaquie, avec un taux de 115 %, est de nouveau le numéro un. Ce taux de 115 % prouve d'ailleurs que les opérateurs slovaques sous-estiment leurs débits annoncés en upload. Il ne serait donc pas étonnant qu'ils en fassent de même pour le téléchargement, d'où leur bonne position.

Et sans grande surprise, les débits offerts sont bien plus proches de ceux annoncés dans le câble (91,9 % en moyenne) et dans la fibre optique (81,2 %). Il n'y a malheureusement pas de données précises sur la France, si ce n'est qu'à l'instar du Royaume-Uni, la différence entre débits annoncés/offerts est beaucoup plus faible en câble et fibre qu'en ADSL.

Des débits européens bien supérieurs aux américains

L'étude nous apprend que la vitesse de téléchargement moyenne de tous les pays européens analysés était de 19,47 Mb/s pendant les heures de pointe, et de 20,12 Mb/s en général. Toutes technologies confondues, les Européens disposent de 74 % de la vitesse qui leur est annoncée. Ce taux est de 96 % aux États-Unis. Néanmoins, l'ADSL y est très peu développé dans ce pays, contrairement au câble.

 

Enfin, toujours en moyenne, la moyenne des débits de téléchargement en Europe est de 7,2 Mb/s en ADSL, contre 5,3 Mb/s aux États-Unis. Une supériorité qui se confirme dans le câble avec 33,1 Mb/s en Europe contre 17 Mb/s outre-Atlantique. Enfin, la fibre européenne propose en moyenne un débit de 41,02 Mb/s, contre 30,2 Mb/s aux USA.

 

Source : PC INpact

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