SFR et Bouygues, les numéro deux et trois du mobile en France, visent à eux deux 300 millions d'économies par an une fois achevée la mise en commun partielle de leurs réseaux en 2017.
La filiale de Vivendi, qui apporte le plus grand nombre d'antennes au projet officialisé vendredi, devrait réaliser autour de 200 millions de réductions de coûts tandis que Bouygues en vise 100 millions.
Le total se situe dans la moyenne basse des économies observées en Europe en matière de mutualisation avec une fourchette habituellement comprise entre 20 et 25% et dépenses d'exploitation et d'investissement, a expliqué le PDG de SFR, Jean-Yves Charlier, lors d'une conférence de presse commune avec son nouveau partenaire. "Nous allons nous trouver sur la fourchette basse (...) puisque cet accord a pour objectif d'améliorer la couverture pour nos clients. Une bonne partie des économies va être réinvestie (...)", a ajouté le dirigeant.
Les deux opérateurs vont en effet devoir mener à bien le lourd chantier de la construction de leur réseau commun qui impliquera notamment le démontage de 7.000 antennes et nécessitera "plusieurs centaines de millions d'euros" d'investissement dans les premières d'années.
"La facture finale va nous coûter beaucoup plus cher que ce qu'on aurait fait en restant indépendants. Par contre à partir de fin 2017, il y a des synergies de coûts qui permettent aux deux sociétés soit d'avoir une réduction des coûts opérationnels soit des coûts d'investissements", a expliqué Jean-Yves Charlier.
A 13h30, l'action de Vivendi, maison-mère de SFR, abandonnait 0,68% à 19,805 euros et Bouygues cédait 1,07% à 28,085 euros, alors que dans le même temps le CAC 40 évoluait à l'équilibre.
L'accord a nécessité de délicates négociations entre les deux opérateurs concurrents dans un marché français rendu fébrile depuis l'arrivée de Free (Iliad) dans le mobile et la guerre des prix qui a suivi.
L'équation était d'autant plus compliquée que les deux partenaires arrivaient avec un capital différent, SFR possédant 10.200 antennes dans la zone concernée contre 8.300 pour Bouygues.
Inspiré du partenariat britannique entre Vodafone et Telefonica, la mutualisation version SFR-Bouygues prévoit que chaque opérateur aura la charge de grandes régions, l'Ouest et le Sud-Est pour Bouygues, le reste pour SFR.
Ils resteront en revanche concurrents dans les grandes villes, en termes de fréquences et de coeur de réseau comme pour leur stratégie commerciale.
De même il n'est pas question de mettre en commun l'achat des équipements ou encore les candidatures pour l'octroi de licences comme cela existe dans d'autres exemples étrangers, ont précisé des cadres des deux opérateurs.